Le premier tome, Lamentation, était original, bien mené et… sans plus. Un magnifique plan qui à mon sens était dénué de l’essentiel: la vie. Le second tome se teintait de quelques couleurs, partition brillante dont on commençait à entendre le murmure.
Et c’est là que je me suis dit que ces romans suivaient la logique de la musique, de cette trame si chère à l’un de ses héros, condamné à entendre au cœur du silence un chant empli de questions et exigent une réponse poussant les hommes aux plus étranges trahisons: cette saga est un silence dont la première note monte en crescendo, s’étoffant et s’enrichissant sans qu’on s’en rende même compte. Et Antiphon est le début de la prise de conscience, autant pour nous que pour ses personnages qui réalisent l’ampleur de la tristesse de leur vie, n’osant pas encore réaliser le prix qui leur serait demandé en vertu d’une promesse qui n’en sera pas moins grande.
Un monde de Fantasy où la main des hommes a forgé des arts dont la magie est devenue science, créant à son image des créatures dont l’espoir est devenu à l’égal de celui des hommes. Un monde crépusculaire et touchant dans lequel les destins des uns comme des autres nous emmènent d’une octave à l’autre, de la haine franche à la pitié, de la surprise à l’incompréhension, de l’amour à la trahison… ou quand l’humanité demeure simplement ce qu’elle a toujours été : une affaire personnelle.
L’auteur a fait ses gammes, et on ne peut que se réjouir d’en entendre les fruits. Et quant à la suite, à la Lune de bien vouloir nous livrer toutes ses clefs !
I.